C’est en arrivant en haut des marches qu’elle a réalisé, l’attente,
qu’elle était enfin arrivée en bas. Elle s’est retournée, a baissé les yeux et
constaté ce qui restait à monter. Après une courte pause, un peu d’eau de pluie
dans le gosier, elle a repris en sens inverse et cheminant tout en descente,
elle a réalisé qu’elle s’élevait petit à petit. Toujours décidée, elle a
progressé tête levée vers le ciel et s’enfonçant toujours plus dans les creux
de l’ascension, elle en a perdu tout sens de l’orientation.
Ne lui restait alors qu’à s’asseoir pour un temps infini et
à contempler l’horizon qui s’étendait du bout de ses pieds au sommet de son
crâne. La nuit venue, se confrontant à une obscurité complice, elle s’est
remise en route dans d’autres directions, confondues les unes aux autres et,
des larmes plein le regard, elle a enfilé les mètres, les moments, les vides,
les obstacles, avec une pugnacité qui force l’admiration.
Il pleuvait toujours et, ne se laissant jamais assécher,
elle s’est enivrée, l’attente, de cette liberté si rudement gagnée.
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