récemment à mon oreille, tu as un problème avec l'alcool
et avec Noël, avec le bruit, avec les groupes, avec l'obligation de boire comme tout le monde, avec l'obligation de m'amuser comme tout le monde, au même moment, de la même manière
avec l'obligation
ca veut dire quoi s'amuser
le regard incrédule ou offusqué de celui ou celle qui s'entend dire par moi que non je ne viendrai pas à ce réveillon ou cette sortie, que non je ne le sens pas, sachant fort bien le déroulé alcoolisé de la soirée et l'isolement qui sera le mien à ne pas embrayer dans le mouvement collectif
m'a réveillé à 6h45 cette humeur, après 4 petites heures de sommeil
très sérieusement, mes oreilles ont bondi l'autre jour lorsque, tout aussi sérieusement, les mots si tu ne viens pas, je serai réellement choquée m'ont été jetés manu militari à la face, pas une once d'humour ou de second degré, non une flèche décochée à la seconde de mon refus
me donne juste envie de trouver mon lac Walden
non seulement, il me faudrait venir, mais encore manger (beaucoup), parler (de quoi, aucune conversation n'allant jamais très loin, entre qui veut encore du rosbeef/tu peux couper du pain/y a encore du vin), et pour traverser tout ça, boire des sulfites déguisés en bouteilles de vin
je n'ai jamais beaucoup bu
et n'y peux rien si
en prenant de la bouteille
deux gorgées de vin me broient déjà le crâne
et une bière d'abbaye me voit lourd le lendemain
(j'apprécie les premières gorgées)
dictature de ce qu'il faut faire et comment et à quelle date et du sourire à arborer et la joie d'être ensemble et s'enivrer et chercher un autre siège au retour des toilettes et se rendre utile en débarrassant les assiettes vides et arriver en cuisine ou ça cause aussi fort qu'à côté
suis-je malpoli, associal, méprisant, extraterrestre, ours de chez ours
suis-je libre
problème avec l'alcool, problème avec le groupe, problème avec le bruit
problème avec le rôle
finis par devenir un problème à moi tout seul il semblerait
pour qui
s'arrange pas en vieillissant lui
pas pour moi
le problème se situe où
chez moi
quand je me retrouve au milieu de plusieurs personnes qui parlent en même temps, de conversations croisées, mes oreilles crient au secours, mon cerveau bat la campagne, l'ensemble des mots prononcés produit un seul amas confus, une tornade, où je me noie
chez l'autre
l'entourage (qui ferait office de famille quand celle-ci n'existe pas) est exigeant, intolérant, inattentif, égocentrique, aveugle et sourd
causer avec une personne à la fois
là est mon plaisir
là est mon plaisir
prendre le temps
se poser avec l'autre au bord du lac
contempler
laisser venir les pensées
ne pas se ruer sur les premiers mots
un peu de sens
au calme
sinon oui je mords
ou
je
fous
le
camp
au
bord
du
lac
JOYEUX NOEL
Je voyais un reportage sur cette femme qui vit en yourte près d'Alès et les soucis qu'on lui cause (la mairie) et le dérangement qu'elle semble occasionner à son voisinage qui ne tolère pas cet habitat autre.
Ma yourte imaginaire semble déranger aussi.
Dans quel petit monde étriqué vivons-nous...
je comprends parce que je ressens souvent le besoin de distance
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