Evidemment c'est une grande joie de partir raconter l'histoire tragique du docteur Jekyll et de son double dans les Cévennes. Nos amis à Vialas qui nous invitent à jouer dans leur patelin (ce sera devant la belle cheminée d'une vieille demeure, atmosphère atmosphère...) nous accueillent pour deux jours dans leur paradis à flanc de colline avec vue sur des arbres des arbres et des arbres. Tout ce qu'il me faut. Nous avons découvert le coin il y a deux ans et de toutes les régions de France parcourues en un demi siècle, celle-ci correspond à mon tempérament.
Je n'aime pas rouler, faire de la bagnole me bousille ce qui me sert de dos et nous ferons deux jours de trajets à l'aller comme au retour. Deux mille kilomètres pour une représentation. Une folie sans doute fatigante mais jouer Stevenson dans les Cévennes, ça ne se refuse pas! Fin d'après-midi, nous arrivons à hauteur de Bourges. Jamais vu cette ville, on y entre, déjà accueilli au péage par des nuées de gendarmes qui fouillent et contrôlent à qui mieux mieux. Mais pas nous, ma bonne tête de docteur londonien inspirant sans doute confiance. Arrivés dans le centre, des flics partout et on comprend mais trop tard qu'on tombe en plein Printemps de Bourges et que de chambre d'hôtel il n'y en a point pour nous. Accrochés au Wifi d'un bar, on se met en quête d'une chambre en (plus petite) ville et la prochaine sera Montluçon... On trouve à 39 euros en face de la gare à l'hôtel Le Faisan. Un monsieur charmant au téléphone mais tout de même, à ce prix-là, en face de la gare, je ne donne pas cher de la qualité du matelas.
Passer la soirée à Montluçon, ville étape, ce sera s'installer à l'hôtel: chambre simple et propre, mieux que dans un Kyriad ou autre. L'escalier qui mène au deuxième est joyeusement tordu et recouvert de moquette rouge. Le restaurant de l'établissement est fermé, des problèmes de santé nous dit le patron qui semble bien seul en son royaume. Nous traverserons la rue pour manger dans un autre hôtel, trois étoiles s'il vous plaît, au décor improbable jaune et beige, tout droit sorti du début des années 80, avec un serveur pour s'occuper de tous, une table investie par ce qui ressemble à une réunion de représentants de commerces ou cadres d'entreprise en goguette. Tout est correctement désuet dans cet ensemble et au final très dépaysant. Nous mangerons correctement, sans plus malgré les noms ronflants donnés à chaque plat du menu. On connaît ça. Revenus au Faisan, il restera à s'effondrer jusqu'à six heures du matin, heure à laquelle le décor de carton pâte a laissé entendre les premiers commis voyageurs sur le départ peu soucieux de discrétion, merci les gars.
L'heure est au café. A plus...
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