mercredi 3 août 2016

Une mesure du temps.





Depuis quatre ans, six mois est une mesure du temps.
En six mois, le temps galope et rapproche le temps passé du temps présent puis le temps présent du temps futur. En six mois, le temps passé à oublier cette mesure de temps comme marqueur de vie s'efface dans le quotidien qui court aussi sans prendre son temps. Quand le temps vient de reprendre le chemin du laboratoire, les six mois disent leur écoulement achevé et l'heure sonne du retour à l'analyse. Quand l'analyse révèle que six autres mois peuvent s'écouler sans que le temps de s'inquiéter ne vienne, le temps de vivre reprend ses droits.
L'attente de son nom prononcé à voix haute au milieu de ceux qui n'ont comme vie que de brèves échéances jusqu'au prochain contrôle est un autre temps présent. Un temps figé qui tente de se fondre dans la lecture, sourd aux regards perdus ou résignés, aveugle aux voix éraillées ou atones. Dans ce temps, l'attente de son nom prononcé ou écorché, s'inquiète de ce que le temps futur fera de ces six mois. Si les six mois s'écourtent pour n'en plus être que trois ou deux ou si les mois se compressent en semaines, six, quatre ou deux, ou si les semaines se muent en jours rongés par la voix perdue ou le regard éraillé, le temps aura fait son temps, ni plus passé ni encore présent ni jamais futur.
Temps qu'il y a de la vie.

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