samedi 1 octobre 2016

Journal de Tribunal J - 13. La boue.



Aujourd'hui 11 mars, il manque 13 jours pour arriver au 24 mars.

Je dois aux espaces verts et aux forêts des instants inoubliables où, à coups de grandes respirations, j'ai évacué le trop plein (le cul et le dos) du brassage régulier, quasi quotidien, des requêtes multiples qui m'ont mené devant un juge. Souvent au cœur de la verdure, dans la contemplation fatiguée des fougères et des chênes, des étangs et des canards, j'ai pu reprendre l'air, comme on va prendre l'air et d'ailleurs je l'ai rendu, inspirant et expirant, cherchant toujours à renouveler l'oxygène.
C'est que, depuis dix ans, une certaine idée de la saleté, de la salissure, de la souillure s'est installée je ne sais où en moi et à force d'être trainé (le mot est juste) devant les tribunaux, comme on est trainé dans la boue, il m'est arrivé de me sentir sale, poisseux, puant.
Une petite virée en lointaines végétations ardennaises ou en proches allées au parc voisin, peu importe, il fallait se régénérer, se laver des monceaux d'allégations mensongères, calomnies, ignominies répandues à tour de pages.
Il ne suffisait pas d'être à chaque fois mis hors de cause par le juge pour être lavé. Ni de recevoir un euro symbolique pour harcèlement moral. Procédure et paperasse que tout cela.
Non, toucher des arbres, entendre craquer des branches, cueillir des plantes sauvages comestibles, observer des renards depuis un abri, sillonner des chemins boisés à vélo. Il le fallait.




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