jeudi 1 septembre 2016

20.000 lieues dans le désert.





Forcément j'y ai repensé à ce désert en convoquant le lieutenant Giovanni Drogo dans le billet précédent.

Pensé à ce qui hante, pas ce qui plaît ou séduit ou fascine ou interroge ou passionne.

Non ce qui hante.

Ce qui occupe entièrement l'esprit, qui marche en toi sans se soucier de ta disponibilité ni de tes préoccupations, qui dépose son irrationnelle présence au milieu de ton village que tu as déjà bien du mal à diriger en bon père de famille, qui te plante des images de cheval blanc dans la plaine devant les yeux obligés de s'absenter du réel, qui fait de toi son lieu pour apparaître et disparaître au gré de ton inconscient que tu as déjà bien du mal à refouler en bon soldat de l'humanité, qui n'attend aucun mot de passe pour éventrer ta forteresse et y faire pousser une unique fleur.

Ce qui hante et continue de hanter à mesure que le temps passe c'est l'idée que le temps justement, quelque part pour quelqu'un, puisse s'arrêter.

Comme Némo en sa forteresse mobile, Drogo me cherche et me provoque.

Jamais je n'ai rêvé d'être lieutenant ou capitaine.

Toujours j'ai rêvé de voyager sans bouger.

Un jour sans doute, assis sur un lit à regarder fixement la fenêtre, je verrai un poulpe géant emporté par le vent venu des montagnes.



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