samedi 1 octobre 2016

Journal de Tribunal J - 1. Cauchemar blanc.



Aujourd'hui 23 mars, il manque un jour pour arriver au 24 mars.

Il manque un jour.

Appris hier l'attentat dans le métro par un sms de mon autre gamin alors qu'il est en voyage scolaire au Portugal, alors que je venais d'apprendre celui de l'aéroport. Ce message dit "attentat dans le métro Arts-Loi Schuman". Ces stations le gamin au centre du labyrinthe les traverse pour aller à l'école, du moins quand il vient de son hébergement maternel. Comme il traverse les gares aussi à devoir faire, une semaine sur deux et à 13 ans, 70 kilomètres en train et métro pour rejoindre son établissement scolaire. Le cœur s'emballe vite à l'idée que le gamin est passé là une petite heure avant le grand boum.

Il manque l'autre gamin pour se réchauffer ensemble.

Regardé hier soir, et sans doute jusqu'à la nausée, les informations télévisées. Attirance et répulsion. Pourquoi rester devant cet écran? Impossible d'entamer quelconque conversation sur quoi que ce soit d'autre. On va donc se coucher avec cette journée cauchemardesque comme terreau d'insomnie.

Il manque un grand lit pour tous se serrer fort et longuement.



Des flots de sang, je patauge dans des flots de sang, je ne sais où, un lieu qui ressemble au tunnel du métro enfumé vu aux infos en boucle boucle boucle boucle, je dérape dans ce sang, ça glisse, le sang est blanc soudain, blanc blanc blanc, je cherche mes gamins dans un brouillard infini et silencieux, il est 4h56, 4h56, 4h56, l'heure blanche des insomnies prévues.

Aujourd'hui, il va falloir attendre demain.
Vivement demain 14h.
Qu'on y soit.
Qui mal y pense.


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