samedi 1 octobre 2016

Journal de Tribunal J - J = 0. La blague.



Aujourd'hui 24 mars, il manque x nombre de jours avant la date X.

J'avais prévu de m'y rendre à pied. Respirer la ville encore choquée pour relativiser l'angoisse nombriliste. Préparer le mental à encaisser le rituel glaçant de l'accueil où certainement militaires, flics, super flics et méta gardes allaient me fouiller. (On fouille bien les gamins de 13 ans à l'entrée du métro - ouvre ta veste, ton cartable, c'est ok - dixit mon gamin en revenant de cette première journée d'école post terrorisme de proximité). Emprunter les ascenseurs aux parois réfléchissantes car tout et tout le monde réfléchit dans un Tribunal. Ca fume et ça soupire, ça complote et ça tient des documents par tonnes entières. C'est le royaume de la messe basse et des mines enrobées.
Je m'apprêtais à attendre une heure deux heures trois heures que ce soit mon tour, notre tour à nous parents du gamin dans le labyrinthe, réunis en ces lieux par la enième démarche baptisée requête de la part du parent qui n'est pas moi. Je m'attendais à subir vingt minutes de plaidoirie saignante avec volonté de destruction évidente, comme déjà subi par le passé, et même si ces effets de manche sulfatés me sont devenus coutumiers, on ne s'habitue pas vraiment à entendre sa petite personne trainée dans le caniveau sous un déluge d'allégations mensongères et de postures victimaires.



C'était sans compter sur un élément tout bête. Il suffit à un avocat de déposer la veille de nouvelles pièces au dossier et de profiter du flou qui entoure la tenue ou pas des audiences au vu des attentats qui nous sont tombés sur le cœur, pour que tout soit reporté à une date ultérieure.
Bien joué. Pas très fin, classique, attendu (enfin je ne m'y attendais pas dois-je bien reconnaître).
De toute manière, le bâtiment est resté fermé aujourd'hui et tous, parents ahuris et parents offensifs, parents meurtris et parents inconscients, nous serons prochainement convoqués car nous n'y couperons pas aux regards des greffiers, juges et procureurs, ni aux fouilles des agents de sécurité.

Les meilleures blagues ont une fin. Un jour ou l'autre.


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