samedi 5 novembre 2016

Nature. Lecture. Ecriture.



Nature.
Lecture.
Ecriture.

En retard de tout partout oui.

Il me faut la nature comme nourriture quotidienne oui.
Il me faut la lecture comme expérience salutaire oui.
Il me faut l'écriture comme chemin d'oxygène oui.

Dans une journée, tout faire pour opérer un détour par un parc (pas trop aménagé si possible), un morceau de forêt voisine, promesse de fascination renouvelée oui, à chaque pas.

Marcher pour lire le temps et le monde, en tout cas ce que je souhaite en voir, ce que j'arrive encore oui à en supporter.

Marcher pour fuir la marche de masse aveugle et oui suicidaire.

Marcher pour oublier la mort urbaine et s'inventer monde, si pas meilleur, différent oui, monde de sens où les éléments sont à leur juste place, ni plus ni moins, au cœur d'un processus réellement collectif, maillons d'une chaîne qui unit passé, présent et futur, la vie oui.

Marcher dans les clichés? Apaisement des sous-bois, émerveillement d'un peuple de champignons sur un souche en décomposition, torpeur des rayons solaires qui traversent les feuillages, la nature attend et travaille oui à son rythme et s'y fondre, s'y confondre, s'y perdre et s'y retrouver. Oui cliché. Si bon.

Nature, lecture, écriture.

Ces temps-ci, impossibilité d'arpenter encore la ville devenue ce qu'elle est, lieu d'errance et de bruit, de saleté et de destruction oui.
A l'approche du projet qui me verra plonger dans "Walden ou la vie dans les bois" de Henry-David Thoreau pour en faire un spectacle, tout simple oui sans rien, dans le dénuement, j'ai eu la tentation de retourner vers les écrivains qui ont ancré leurs récits au cœur d'une nature rude, belle et indomptable.
J'ai repris Robert-Louis Stevenson et lu "Les Gais Lurons" où la tempête déchaînée au large de l'île d'Aros entraîne un homme dans la folie et la démence.
Je suis revenu à Jack London, plus jamais lu depuis l'enfance, et dévoré "L'amour de la vie", où un homme s'épuise à marcher dans la rudesse de l'Alaska sous le regard affamé d'un loup squelettique.
J'ai entamé ce matin "Elysée, avant les ruisseaux et les montagnes" de Thomas Giraud, dont le premier chapitre déjà m'a captivé, pour découvrir la personnalité d'Elisée Reclus, ce géographe libertaire, auteur de "L'homme et la terre", dont je ne connais rien oui.

Je marche.


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